Archivé - 11 février 2014 - Sortie à La Berra

Bonne neige, peu de monde, beau temps, tout les espoirs sont permis alors, j'ai posé congé et à moi la brigade du kif...  
Venez nombreux!
dD.

With the participation of Canton of Fribourg...
Bad Hat Harry Productions...
United Artists...
And Bad Robot...
Present...
A James CAMERON film...
daffyDuck...
In...
Crazy Wednesday
The true story...
Of a man...
Who wants to believe that Snowscoot will be, one day, allowed everywhere in Switzerland!
...
Stop! Stop! Stop, arrêt'tout! Vas-y arrêt'tout, j'te dis! Ça l'fait pas...

Tup! Tup! Tup! (doigt qui toque sur le micro)
...
hu-huuum... (crachat ayant obtenu un sursis)
...
Chers amis,

Devant le parterre d'éloges qu'avait reçu mon précédent témoignage, et mon tour de tête ayant crû en conséquence, j'avais prévu de vous éclater la rétine avec une super production Hollywoodienne: un récit épique, à la hauteur du plaisir que j'ai pris – non pas avec une dame dont les faveurs sont rémunérées, en rapport avec le rapport justement – mais bien en Snowscoot et avec la montagne pour seul exhausteur de sens.

Mercredi, dix zèro-zèro, La Berra (Fribourg DC), camp d'entrainement du snowscootCrew, forfait en poche et leach au mollet, je pose mon imposant postérieur sur le télésiège encore glacé par la nuit. mon joint-spi se rétracte, comme une marque «réflexe» de désapprobation. L'inconfort ne dure pas, l'excitation de la première descente à venir prend le dessus et au fur et à mesure de l’ascension, le joint d'étanchéité organique reprend son diamètre initial, C'EST À DIRE SERRÉ JUSTE CE QU'IL FAUT POUR NE PAS QUE LA PEUR NE SOIT PERCEPTIBLE À L'EXTÉRIEUR, FAUDRAIT VOIR À NE PAS COMMENCER AVEC VOS SOUS-ENTENDUS «POUR TOUS», HEIN?!

Bon, je reprends.

Premiers mètres, le crissement caractéristique de la neige pré-pubère monte à mes oreilles et ne les quittera plus jusqu'en fin d'après-midi, à seize deux-zèro. En effet, le mauvais temps, dans son infinie bonté, avait recouvert les pistes, damées la veille, d'une couche de poudreuse variant entre 5 et 10 cm. Derrière mon guidon, ridant sur petit un nuage, comme si le son n'existait plus, j'ai eu le privilège de laisser la première trace dans quelques zones sauvages. Ainsi, ce n'est pas la banane que j'ai eu, mais c'est le régime tout entier, que j'ai senti se glisser entre mes zygomatiques... Dois-je le confesser, c'était la fête à mon slip également et je me suis mis à chanter... ce qui n'apporta rien de plus à l'équilibre artistique déjà atteint sans ma voix...

Quelques kilomètres plus tard, alors que je digérais, non sans mal, un repas copieux et néanmoins rapide, une invasion de têtes blondes, bruyantes et exemptes d'école en ce mercredi après-midi, n'a pu altérer les bienfaits de cette matinée quasi idyllique. Je décidais de prendre mes distances et je revenais sur les lieux de ma première détresse hors piste. Ce premier passage me permit d'exorciser la malédiction du sol mou, dont je fus la victime innocente la fois dernière. Je reprenais confiance au deuxième passage, mais au troisième, un farfadet habitant les lieux et excédé sans doute par mes allées et venues, a dû me jeter un sort car je me suis enroulé aussi sec, autour d'une souche de conifère. Une fois de plus, une décennie de pratique dans le mime de haut niveau me permit de m'en sortir au travers d'une prestation simplifiée du concombre de mer. La méthode de l'étoile de mer ayant été interdite en Suisse dans le courant de la semaine.

Plus tard encore, alors que les envahisseurs de moins d'un mètre de haut réclamaient leur quatre-heure avec une heure d'avance, soit à quinze zéro-zéro, le flux des occupants décroissait enfin. Les monospaces des mères de familles – remplis d'enfants, groggy d'air pur, s'en sont allés – et j'ai pu reprendre possession de l'espace cotonneux. Redevenu seul au monde, j'ai traqué les dernières traces de neige vierge pour y laisser l'empreinte du vieux chasseur de poudreuse d'opérette que je suis devenu...

C'est donc ça, être accroc à la poudre?
dD, snowscootomane.

Ah, j'oubliais, je remets le couvert samedi...
dD.

Encore une fois, un régal de te lire en se marrant